Questions et témoignages
Les Laits de substitution
La prévention contrôlée
En société : à la crèche, à l’école



 
Questions et témoignages

<< Dites, j’ai bien lu dans un Pile & Face qu’il fallait faire attention aux petits pois ?>>

Oui, oui, les petits pois sont de la même famille que les cacahuètes, et les bébés atopiques font de l’œdème aux petits pois.

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<< Qu’est-ce-que je peux faire pour qu’il ne se gratte pas, en particulier la nuit ?>>

Lorsque la prise en charge n’est pas rigoureusement respectée, les démangeaisons des lésions sont terribles.
Cependant, lorsque la prise en charge logique est faite, la peau peut être gratouilleuse de-ci de là.
À quoi faut-il alors penser ?
Tout de suite, aux crèmes cosmétiques (émollients, hydratants, relipidants). Contrairement à ce qui est dit, l’application de ces produits est contre-indiquée lors des poussées de DA, et tant que la peau n’est pas douce et souple. En effets, tous les cosmétiques favorisent le développement des germes infectieux, dont les toxines sont des allergènes majeurs. N’oublions pas : le staphylocoque doré colonise systématiquement une peau atteinte de DA. D’autres part, des produits « conseillés pour les peaux atopiques » contiennent un acide gras qui, appliqué sur la peau se transforme en acide arachidonique, précurseur majeur des médiateurs de l’inflammation. Et aussi, très peu de produits et de crèmes ont la simplicité qui convient aux peaux atopiques.
Ensuite, aux vêtements : ceux qui sont en contact direct avec la peau doivent être en 100 % coton (y compris les chaussettes).
Puis : aux lave-linge modernes qui ne rincent pas.
Pour vérifier : plongez un tee-shirt dans une cuvette d’eau tiède, et regardez ! Sachez que plusieurs rinçages seront nécessaires pour débarrasser le linge de la lessive accumulée.
Il est ensuite préférable de faire « tourner la machine » sans lessive du tout, pour tout le linge qui touche la peau.

Des « trucs »Pour l’ensemble des produits, voir « Adultes-les produits qui aident »
On peut ajouter au bain du soir une bonne poignée d’amidon de maïs…attention, la baignoire devient glissante ! L’enfant sera ensuite séché sans rinçage.
Le bicarbonate de soude ajouté à l’eau du bain tempère l’effet irritant du calcaire. Des médecins conseillent une bonne poignée de sel de mer dans l’eau du bain (si les lésions sont légères). On s’aperçoit que ces différentes techniques peuvent s’alterner…Dans notre pathologie, le bon geste d’un jour ne sera pas automatiquement celui du lendemain.
Des mamans équipent les mains de leur enfant de petites moufles ou de chaussettes. Ces étoffes vont rendre les gestes de grattage moins agressifs. Il faut aussi veiller à garder bien court les ongles de l’enfant.
Pour que son bébé ne se gratte pas lors de la toilette, une maman lui donne des petits objets qui occupent ses mains et son intérêt.
On sait aussi que trop de chaleur provoque une congestion…qui va entraîner la relance des démangeaisons. Aussi : on ne couvre pas trop un enfant atopique, on laisse l’air circuler dans la pièce où il dort, et on veille à ce que l’air ne soit pas sec.

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<< Je n’y arrive pas, avec le régime il n’a plus rien sur le corps, mais ça reste sur les joues et au creux des bras, je ne comprends pas >>

Ces zones résiduelles sont classiques, au cours des deux premières années, il faut les accepter ; vous avez fait les efforts essentiels, elles disparaîtront toutes seules avec le temps.

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<< Ma fille Clémentine a 2ans 1/2. Elle n’a jamais eu d’eczéma. Mais maintenant, elle a souvent des plaques rouges, et elle se gratte >>

Il n’y a pas de hasard, il faut comprendre. Quand est-ce que cela a commencé ?

<< Elle s’est endormie sur un canapé, alors son papa l’a couverte avec son blouson. Elle est devenue rouge, et s’est mise à se gratter>>

Est-ce que le blouson était en peau lainée ?

<< Oui>>

Et bien voilà : la peau lainée est irritante et allergisante.

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<< Mais pourquoi est-ce qu’elle continue à faire des plaques rouges et à se gratter ?>>

Après cet épisode-blouson, ses rougeurs ont disparu ?

<< Oui, mais elles reviennent>>

Elle doit faire de l’histamino-libération avec certains aliments.

<< Ah oui, lorsqu’elle mange du chocolat, elle se gratte, et aussi l’autre jour, elle a mangé plein de raclette chez des amis ; elle adore le jambon cru. Après, elle s’est grattée toute la journée ; maintenant elle a de l’eczéma au coude et ses jambes sont tout écorchées >>
Sa peau est en situation pré-inflammatoire ; veillez à ce qu’elle ne porte que du coton, évitez les aliments riches en histamine, donnez lui des bains tous les jours, évitez les cosmétiques…

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<< Est-ce que la dermatite atopique est psychologique ?>>

La cause déclenchante de l’eczéma atopique est toujours allergique. Il faut savoir que les démangeaisons mettent l’enfant dans une situation très inconfortable. Elles le rendent nerveux. Il est tentant d’inverser le sens des choses…
Malgré la souffrance des petits atopiques, les médecins ont remarqué qu’ils avaient une vitalité et un mental étonnants : ils ont « la pêche »
Parmi les facteurs qui entretiennent l’inflammation, il y a les émotions. Pour un enfant, que ce soit la venue du Père Noël, ou celle du Père Fouettard, la relance est la même : il y a libération de médiateurs de l’inflammation et les rougeurs et démangeaisons sont réactivées…pour quelques instants, à condition de ne pas gratter ! Les réactions gratouilleuses à leurs émotions ne sont pas la cause de l’eczéma des atopiques, mais les conséquences de leur eczéma.

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<< Mon fils n’est plus allergique au blé, il peut à nouveau manger du pain, des pâtes sans problème. Pourtant, hier, j’ai fait une tarte ; il s’est amusé en tapant sur la farine ; il est devenu rouge, et il avait du mal à respirer ; tout s’est calmé dans sa chambre >>

C’est l’effet histamino-libérateur de la farine. La farine de blé crue est fortement histamino-libératrice. C’est pour cela qu’on ne fait pas de test d’allergie avec la farine de blé crue : les résultats seraient faussés. L’histamine produit les mêmes symptômes qu’un allergène.
Il peut se passer un effet relativement proche avec la cacahuète : la cacahuète, allergène bien connue est aussi chargée en histamine (toutes les légumineuses se chargent en histamine dès qu’elles sont stockées).

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<< Au secours ! Lucas n’avait plus rien, et depuis lundi, il a des plaques rouges sur le visage, le cou, les bras et les jambes. Et puis, il a le nez « pris ». Nous avons passé un super week-end à la campagne ; j’ai fait attention à tout, régime, poussière, matelas…>>

C’est la campagne ! Chaque année, c’est pareil. Le printemps est la saison des pollens, avec réactivité des peaux atopiques.
Que faire ? Eviter les ballades dans l’herbe haute, dans les parcs et régions arborées. Quant à la tonte de la pelouse, mieux vaut éviter son accès à l’enfant durant cette journée : la tondeuse soulève beaucoup de pollens, ce qui peut provoquer des difficultés respiratoires.

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<< Mon bébé de 5 mois a de plus en plus d’eczéma, pourtant il n’est nourri qu’au sein ; je n’ai pas voulu prendre de risque après mon premier garçon qui a beaucoup souffert de sa dermatite atopique >>

L’allaitement maternel est la meilleure des choses. Cependant, les allergènes que mange la maman passent dans son lait. Les grands allergènes sont les produits laitiers, l’oeuf, le poisson. Durant 10 jours, il est intéressant de supprimer de l’alimentation de la maman les trois premiers allergènes et de restreindre le gluten et les légumineuses (dont le soja). L’eczéma va régresser et devenir très léger. Une méthode de réintroduction progressive permettra à la maman d’établir un régime approprié.
Mais attention : on ne prend pas de chat ou de chien à la maison, et on n’applique pas de crèmes cosmétiques sur la peau du nourrisson.

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<< Bonjour, ça ne va pas du tout ; ma fille qui n’a plus de dermatite atopique depuis cet été ; je croyait que c’était fini, mais depuis deux jours, elle a ses paupières toutes rouges, et des plaques sur le visage et les mains…>>

Nous sommes mardi, est-ce que vous êtes allés vous promener dans la nature ce week-end ?

<< Oui, oui, nous avons fait une belle ballade en forêt>>

C’est l’automne, et donc la saison des acariens et des moisissures. Les acariens sont nombreux sous les feuilles mortes, quand aux moisissures, elles sont caractéristiques de l’automne et de la décomposition des végétaux. On joue dans les feuilles, on shoote dedans, on respire à pleins poumons, c’est un grand plaisir, et aussi, une belle relance de l’inflammation. Elle est de courte durée si on limite ces sorties.

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<< Nous habitons Marseille. Quand nous allons au bord de l’Atlantique, les joues et les mains d’Agathe redeviennent belles et douces en 2 jours !>>

Et oui, c’est ce que constatent les mamans parisiennes : malgré toutes les attentions, il y a un eczéma résiduel souvent sur les joues, les mains et aux plis. La famille arrive en vacances sur une île bretonne ou sur la côte, et en 2 jours, il n’y a plus de lésions ! L’humidité de l’air semble apporter à la peau ce qui lui manquait.

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<< On me dit qu’il ne faut pas trop donner de bains aux bébés atopiques ? ?>>

Petite mise au point : les bains sont très agréables. Dans certaines régions, l’eau est très douce et bénéfique à la peau atopique. Dans d’autres régions, elle est dure, chargée en calcaire ; elle devient alors irritante. Dans ce cas il est conseillé d’espacer les bains, ou d’ajouter du bicarbonate de soude dans la baignoire.
Dans les deux cas, il convient de choisir un pain dermatologique sans savon, sans parfum, sans lanoline. L’enfant est lavé et rincé avant le bain, qui se fera dans une eau simple et claire

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<< Le professeur m’a dit de ne plus appliquer d’émollients sur la peau de mon bébé ! ?>>

Il a raison ! Et oui, ce qui est dit sur la dermatite atopique semble souvent contradictoire. Les crémages successifs et variés font que très vite on n’y comprend plus rien. De plus, les crèmes cosmétiques favorisent le développement des germes infectieux. Aussi, il est logique que le médecin dise : << Stop ! On va soigner le symptôme, on va prendre en compte les allergies, et on va limiter les risques divers, dont ceux des crèmes cosmétiques>>
Et, ne l’oublions pas : un eczéma ne guérit qu’en s’asséchant.
Il y a la sécheresse pathologique, signe d’allergie, et l’assèchement de guérison.
Il faut s’enlever de l’idée qu’une peau atteinte de dermatite atopique doit être crémée. On entend souvent parler de « restauration de la barrière cutanée par les cosmétiques ». En réalité ce discours est une théorie. Une de plus.
Les crèmes sont là pour protéger les parties découvertes (visage, mains) des intempéries…à condition qu’il n’y ait pas de lésions sur ces zones.
Quand tout va mal, la moindre crème, la moindre huile aggrave la dermatite atopique. De plus, certains composants ne sont pas conseillés en utilisation topique, en cas de dermatite atopique : la lanoline, l’urée, certains conservateurs, et les huiles polyinsaturées n-6 (onagre, bourrache, tournesol, karité, pépins de raisin, argan, etc…). Ces acides gras n-6 interviennent dans l’activation des facteurs de transcription de l’inflammation.

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<< Mon petit garçon a de l’eczéma atopique ; il a un régime d’éviction. Dans un mois, je reprends mon travail. J’ai trouvé une nourrice très sympa ; chez elle, il y a un chat. Qu’en pensez-vous ?>>

Les allergènes des animaux sont en suspension dans l’air des logements où ils vivent. Ce sont des allergènes sévères. Ils aggravent les premiers symptômes (DA), et conduisent souvent à l’asthme.
Petite parenthèse : il est proposé des produits à pulvériser sur le pelage des chats et chiens pour éviter leurs allergènes. Stop ! : rien ne détruit les allergènes des animaux, qui se répandent partout dans les pièces où l’animal passe. Ne cédez pas aux sirènes des marchands, et maîtrisez votre porte-monnaie, tout comme vous tentez de maîtriser l’atopie de votre petit.

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<< Mais pourquoi dit-on que l’eczéma atopique évolue par crises, par poussées ?>>

Ces termes laissent à penser que la dermatite atopique du nourrisson est une pathologie mystérieuse. Il n’en est rien.
La dermatite atopique est une maladie allergique, dont la cause est l’immaturité du système immunitaire. L’enfant atopique va se trouver dans des situations successives d’allergie durant les années de construction de ce système immunitaire. Ces allergies vont déclencher de nouvelles poussées. Egalement, l’inflammation cutanée et muqueuse va être entretenue ou relancée par les phénomènes non allergiques, mais qui mobilisent les molécules inflammatoires (vêtements en synthétiques, histamine des aliments, activité physique, émotions, chaleur, sécheresse, irritants, occlusion etc…).
Il s’ajoute à cela des complications bactériennes ou mycosiques.
L’ensemble de ces phénomènes, complexes doit être connu et compris. Alors on sort de l’obscurantisme et on ne parle plus «d’évolution par poussées, par crises ». On comprend ce qui se passe, et on agit. Avec la connaissance actuelle, on peut anticiper sur l’évolution de la dermatite atopique du petit enfant. Par exemple, après son allergie aux protéines de lait de vache, il ne fera pas une « poussée » avec l’allergie à l’œuf : en pratiquant l’éviction de l’œuf jusqu’à l’âge de 18 mois, et en l’introduisant avec prudence, l’enfant sera préservé de l’allergie à l’œuf. Il en est de même avec l’absence d’animaux domestiques au domicile de la famille ou de la nourrice.
Message : avoir un chat ou un chien au domicile de l’enfant, c’est empêcher la mise en place de la maturité du système immunitaire. Les allergènes des chats et des chiens sont des allergènes puissants ; ils sollicitent en permanence les lymphocytes Th2. Cette sollicitation n’est pas comparable à celle des allergènes alimentaires : dans ce cas, il s’agit d’une immaturité digestive qui, vaille que vaille se mettra en place. Chez le petit enfant, il n’y a pas d’acquisition de la tolérance muqueuse et cutanée aux allergènes des animaux en présence des animaux. . L’allergie au chien, au chat, au hamster, à la jolie souris, va demeurer si l’éviction n’est pas pratiquée durant les 7 premières années de l’enfant.
Ceci est un des constats de notre évolution sociale (il n’en était pas de même il y a 4 ou 5 décennies).

Qui fait de la résistance ?
Pierre 4 ans souffre sans cesse. Un bilan allergologique est fait régulièrement, et les évictions sont respectées. Les lésions sont tenaces, jaunâtres, très prurigineuses ; une odeur bien catactéristique est là : surinfection. Maman et Papa sont contre les antibiotiques, et contre les dermocorticoïdes. Lorsque ces traitements seront appliqués, Pierre ne souffrira plus.

Ben çà, alors !
Depuis 3 ans, Enzo fait rhino-pharingites, toux, bronchites à répétition. Il vit dans un petit immeuble ancien au centre d'une petite ville. Personne n'y comprend rien.
La famille déménage, et s'installe dans un appartement donnant de plain-pied sur une clairière...Oh là là, que va-t-il se passer ? ! Et bien Enzo guérit en 48 heures. Ses bronchites à répétition venaient de l'appartement en-dessous, dans le premier immeuble : une dame y fumait sans cesse, et la fumée s'infiltrait au travers du plafond en bois !

Molluscums
Bénédicte confirme : ça part tout seul, d'un seul coup !
Et pourtant Odilon, couvert de molluscums, désespérait sa maman et le médecin qui souhaitait une anesthésie générale pour enlever tout ça ; dans 2 hôpitaux, ils ont dit "N'enlevez pas, ça partira tout seul".
Et c'est parti "tout d'un coup, après 4 mois de couverture abondante de ces bestioles".

Conférence de consensus 2004 : voir chapitre Controverses

 
Les laits de substitution

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Journal Officiel du 19 novembre 2000

Remboursement des laits de substitution pour nos petits allergiques aux protéines du lait de vache (la dermatite atopique est le symptôme majeur de l’APLV).

Ce dossier a été initialisé par l’Afpada ; il a fallu s’y cramponner ; il a fallu aussi la volonté d’un médecin exceptionnelle à la Direction des Hôpitaux.
Depuis, des laits de substitution ne sont plus remboursés, par choix de l’industriel qui les produit. Donc à vérifier (les substituts remboursés sont équipés d’un Tips).

Bon, c’est quoi ces laits ?

Il y a les hydrolysats très poussés de caséine de lait de vache, des hydrolysats poussés de caséine ou de lactosérum, des substituts constitués d’acides aminés.
(ces « laits » ne présentent pas une offre constante. Certains disparaissent et d’autres arrivent...le médecin saura quoi prescrire au moment venu).

Et puis il y a les laits non remboursés. Ils ont un goût agréable et montrent une belle réussite.
1) les « laits de soja » hydrolysés (isolats de soja) à partir de 6 mois.
2) les substituts aux protéines de riz (adaptés dès la naissance)
Ces « laits » sont aussi de bons substituts, pour faire un « pont » de plusieurs mois, entre les hydrolysats de lait de vache et l’introduction des produits laitiers à l’âge requis.

Attention : à refuser absolument : les poudres infantiles à la noisette, à la châtaigne, à l'amande. Ces poudres-substituts sont inadaptées aux nourrissons, sensibilisantes ou allergisantes.

 
La prévention contrôlée

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La prévention durant la grossesse
La logique préventive

Dès le 4ème mois de la gestation

* limitation des produits laitiers (2 yaourts/jour ou 1 yaourt et 1 petit morceau de fromage )
* limitation des oeufs
* limitation du poisson
* limitation des fruits en coque
* réduction de l’apport en gluten (pain, pâtes)
* limitation des légumineuses (dont soja, cacahuète...)
* éviction des animaux domestiques
* pas de fumée, pas de fumeurs
* maison saine (sans moisissures, cafards, blattes, nids à poussière...)
Ce protocole expérimenté d'anticipation est toujours une réussite.

Prévention après la naissance
allaitement maternel au mieux possible

* on continue le même régime
* on continue les évictions
* pas de fumée, pas de fumeurs

Lors de la diversification alimentaire si des symptômes d’atopie sont apparus

* pas de produits laitiers avant 18 mois
* pas d'oeufs avant 18 mois (à 1 an dans biscuit si tout va bien)
* pas de poisson avant un an
* pas de légumineuses avant 18 mois
* pas de noisette ni d'arachide (cacahuète) durant les premières années
* et toujours les mesures d'hygiène préventive envers les aéroallergènes.
Rappel : pas d’applications de crèmes « hydratantes, émollientes, relipidantes »...

Si pas d’apparition de symptômes
L’introduction de ces aliments pourra se faire plus tôt, tout en observant avec précaution.

Un médecin nutritionniste ou un(e) diététicien(ne) spécialisés pourront aider à la compréhension de l'équilibre alimentaire (protéines, lipides, glucides, calcium, vitamines et nutriments indispensables).

Le calcium se trouve dans tous les aliments, et des eaux minérales en sont particulièrement riches, comme la Talians, la Courmayeur, Hépar.

Si une dermatite atopique apparaît au cours de l’allaitement
(les allergènes alimentaires passent dans le lait maternel. C’est pour ces raisons que l’on entend le discours frustre « l’allaitement ne protège pas des allergies » ! ! )

Durant 10 jours environ, la maman arrête de manger : produit laitier, œuf, poisson.
Elle corrige les erreurs de soins corporels s’il y a lieu
(applications de produits « hydratants, relipidants » !!!)
Ensuite, après la disparition des lésions, la maman mange 1 yaourt. S’il y a poussée de DA dans les 24 heures, cela veut dire que même 1 yaourt lui est interdit. S’il y a doute (ex : une coïncidence), on attend la régression de la DA, et on recommence. Si la poussée est là : il n’y a plus de doute. On laisse passer un peu de temps avant de recommencer.

Si pas de poussée, la maman prendra 2 yaourts ; et si tout va bien, elle se limitera à ces 2 yaourts/jour.
Puis on procède de même avec l’œuf. Pour exemple : un œuf dur dans une salade…mêmes observations. Si pas de réactions : la valeur d’un œuf de temps à autre.
Puis le poisson. Si pas de réactions : du poisson (bien cuit) de temps en temps.
Pour le gluten, on maintient simplement la réduction.

Avec ce protocole alimentaire, il y a toujours régression de la DA.
C’est à partir de ce protocole que l’on peut vérifier la bonne tenue des différents gestes de soin.
C’est aussi à partir de ce protocole que l’on peut mener à bien les autres enquêtes.
Cependant, on peut encore voir des oublis dans la connaissance de la pathologie. Ainsi, une dermatite atopique surinfectée ne sera pas améliorée par le seul régime, bien sûr !
De même l'utilisation de produits "hydratants" va entretenir l'inflammation des lésions.

 
Et en société ?

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A la crèche : les "dames de la crèches" s'adaptent bien aux contraintes du petit atopique ; l'enfant boira le lait apporté par les parents, et aura les aliments qui lui sont permis ; on fait attention à ce qu'il ne prenne pas le gâteau des autres, et on lui évitera la promenade à « la ferme modèle ».
A l'école :
Il est nécessaire d’informer les encadrants sur les contraintes liées à l’enfant atopique :
pas d’animaux dans la classe, humidification de l’air, aération régulière de la salle, surveillance des goûters festifs, annonce du thème des animations et des sorties prévues.
Ceci peut faire l’objet d’un PAI (projet d’accueil individualisé).

Pour la cantine :
Passé l’âge de la crèche, il arrive que le régime du jeune atopique contienne encore des évictions alimentaires concernant des aliments réputés allergisants.
Dans ce cas, un PAI-cantine est élaboré.
Si les évictions ne résultent que de la positivité de tests, il faut se poser la question du bien fondé du PAI-cantine.
Si le PAI-cantine est justifié par des symptômes, mais que ces symptômes ne sont dus qu’à une mauvaise prise en charge cutanée (maintien de soins inadaptés, refus du traitement anti-inflammatoire), par une mauvaise compréhension (environnement riche en pollens ou animal de compagnie), il faut se poser la question du bien fondé du PAI-cantine.
Si le PAI-cantine n’est là que pour « couvrir » des responsabilités perturbées par des discours alarmistes, il faut se poser la question du bien fondé du PAI-cantine.
Maintenant, si le PAI-cantine est justifié, il n’y a pas obligation à lui joindre une trousse médicale.
S’il y a trousse médicale, il n’y a pas nécessité à lui joindre une seringue d’adrénaline.
Cette « seringue d’adrénaline » a fait perdre le sens de l’urgence à beaucoup : aux parents, aux médecins, aux encadrants, aux responsables locaux.

En terme d’atopie, l’urgence est la crise d’asthme.


C’est-à-dire que lorsqu’on a un enfant asthmatique, le message prioritaire est : « mon enfant est asthmatique, veillez à ce qu’il ait (ou veillez à avoir) toujours à portée de main son broncho-dilatateur.
Devant une crise d’asthme, il n’y a pas à tergiverser. Il n’y a pas à courir après un PAI-cantine que détient telle ou telle personne. Il n’y a pas de temps à perdre : il faut immédiatement le broncho-dilatateur. Si la respiration n’est pas très vite améliorée, on appelle le SAMU qui va mettre l’enfant sous oxygène. Ce protocole est fréquent et marche très bien.
C’est pour ça qu’un PAI-cantine ne doit pas prendre le pouvoir sur un PAI de conseils attaché à une pathologie.
En 1999, lors de la diffusion du PAI-cantine avec seringue d’adrénaline systématique pour répondre à un éventuel choc anaphylactique, l’Afpada avait dit : « ce PAI génère des confusions, et conduit au risque de ne pas secourir correctement un enfant qui fait une crise d’asthme ».
Revenons à la cantine, avec évictions justifiées : soit le service de restauration s'adapte. Soit l’adaptation n’est pas encore possible ; les parents apportent alors le plat qui va remplacer celui qui est interdit.
Cependant, les discours paniquants ont fait qu’actuellement, on voit des municipalités qui refusent des enfants détenteurs d’un PAI-cantine.
Il est vrai que l’on parle de réactions à des « traces ».
Longtemps, c’est la cacahuète qui a été pointée du doigt : « y’a des traces de cacahuète partout ! » et « la moindre trace de cacahuète, de noisette peut provoquer un choc anaphylactique ».
Faux. Mais ça demeure…
Alors, des municipalités, entre les responsabilités et les discours confusionnants…ont choisi de ne pas s’impliquer.

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