Les Pièges-synthèse active
Bien que la pathologie soit la même, différencions la DA du nourrisson et de l’enfant, de la DA de l’adulte.
Si on ne parle qu’en terme “d’allergie”, on n’y arrive pas.
En effet, les pathologies atopiques sont aussi des pathologies inflammatoires, c’est-à-dire que l’inflammation s’entretient sous d’autres effets qui ne sont pas des allergènes.
On ne s'arrête pas à une seule information, d'où qu'elle vienne.
Dans notre pathologie, les concepts réducteurs captent la raison et sont d'autant des pièges.
Exemple : on dit, on lit que la DA est "une maladie de la peau sèche". C’est faux : il y a sécheresse (et prurit) au moment d’une poussée. Ensuite, la peau retrouve son aspect normal et son calme.
On a dit que « l'épiderme d'un atopique est déficient en lipides n-6 ». Ce n’était qu’une théorie, fausse.
On dit que chez l’atopique eczémateux, il y a mutation génétique de la filaggrine, ce qui produit un défaut de la barrière cutanée.
Alors sur le sujet « filaggrine », il devient nécessaire de mettre les choses à plat.
Un européen sur 10 présente une mutation de la filaggrine.
Dans une étude allemande, 11% d’enfants-dermatite atopique sur 1092 enfants présentaient les deux mutations-références.
Au Japon, on ne trouve pas ces mutations, mais deux autres chez 6% de 145 personnes-dermatite atopique.
En Italie, une étude montre que les deux-mutations-références ne confèrent pas de susceptibilité à une DA et au psoriasis.
En Europe, on estime entre 4 à 11% des patients-DA porteurs des deux mutations références : R501X et 2282 de14.
Le spécialiste AD Irvine précise que ces mutations ne sont ni nécessaires ni suffisantes pour expliquer le concept d’entrée dans la pathologie par un défaut de la barrière cutanée.
Le Professeur Thomas Bieber (le top des spécialistes européens) dit que ce déficit-filaggrine n’est pas corrélé avec les altérations des céramides dans la DA.
Parallèlement à çà, et pour ne pas tout confondre : les études montrent que, dans la cascade inflammatoire, des cellules jouent un rôle prédominant dans la génèse des lésions de DA : les cytokines Th2 telles que les interleukines 4, 10 et 13 prédominent dans les lésions où elles contrarient la synthèse de la filaggrine.
La réponse immunitaire Th2 (réponse à l’allergie) provoque un défaut modulé de l’expression de la filaggrine. Ce défaut, variable en fonction du degré inflammatoire, est réversible lors du processus de guérison.
En 2012, Thomas Bieber dit que la réduction de l’expression de la filaggrine au cours d’une dermatite atopique ne dépend pas de mutations génétiques de la filaggrine.
Et en France ?
Depuis la découverte « mutations de la filaggrine », c’est la confusion des genres et des phénotypes.
On assimile la DA à l’ichtyose vulgaire, maladie génétique qui touche 0,1% de la population, alors que l’atopie concerne entre 25 à 30% de la population...!
Ce grand-écart, indignité intellectuelle et médicale est voulu. Par tradition : la DA doit rester une spécialité strictement dermatologique.
Alors, si le gastro-entérologue guérit le nourrisson couvert de sa première poussée de DA par un acte immuno-diététique...on s’esclaffe, on nie, on reste dans le mensonge-pour-le-clan...30 ans durant...et peut-être plus.
Jusqu’à quand ?
Jusqu’à ce qu’une personnalité dermatologique forte émerge, bousculant les conventions actuelles et faisant de son clan, des experts de la connaissance et de la prise en charge de la DA...ou bien que la base dermatologique s’émancipe progressivement pour exercer sa mission, au bénéfice du patient.
2019 : on peut voir une perte dans la fonction « écologique » du médecin, dans la connaissance, dans la sagesse, laissant la place à la promotion exponentielle de traitements per-os puissants, parcellaires...avec des fortes marges bénéficiaires pour les producteurs industriels.
Ce laisser-faire est la responsabilité de tous.
Le "défaut lipidique" a été pris comme argument commercial par les industries cosmétiques dans les années 1960-80.
Ceci n'a plus cours depuis les décennies 1980-90.
Puis est venu le discours « mutation de la filaggrine » qui produit un défaut de la barrière cutanée, laissant ainsi pénétrer les allergènes de l’atopie, discours directement suivi par le conseil d’appliquer des émollients pour « restaurer la barrière cutanée ».
Cela s'appelle une logique marketing.
A savoir : aucun cosmétique n’a la propriété de « restaurer la barrière cutanée » d’une peau atteinte d’une dermatite atopique.
Ce discours simplissime n’est pas au profit du soin. Il est au profit de la vente...
Les pièges
1er piège, les produits cosmétiques :
tout ce qui est vendu pour mettre dans le bain, pour se mettre sur la peau, pour se laver, pour laver ses cheveux est un produit cosmétique.
Certains de ces produits s’auto-qualifient spécifiques des “ peaux atopiques ”, des "peaux à tendance atopiques", termes promotionnels sans objectivité clinique.
Tout comme il est dit dans les chapitres précédents, un eczéma ne guérit qu’en s’asséchant.
Les crèmes cosmétiques sont à réserver à une peau totalement guérie, pour protéger les parties découvertes (visage, mains).
Elles ne participent pas à la restauration cutanée, et favorisent le développement du staphylocoque doré.
Composants à éviter : lanoline (huile et alcool), karité (composant latex antigénique), silicone et dérivés (diméthicone, cyclométhicone-ces molécules "encrassent" l'épiderme), conservateurs, parfums, huiles essentielles, huiles riches en n-6 (bourrache, onagre, nigelle, argan, tournesol...).
2° piège, les vêtements.
Ainsi, une femme va dire qu’assurément, elle ne porte que des tee-shirts en coton…mais ses jambes démangent, rougissent, crevassent ou suintent sous l’effet de ses collants.
Une maman va penser que puisque sa petite fille va bien, elle peut lui acheter ce joli chemisier mi-coton, mi-polyamide…ensuite, elle ne comprend pas pourquoi Marine se gratte…
Pour un retour au calme cutané, il ne faut que du 100 % coton ; et ceci, définitivement pour un adulte.
Concernant la soie : depuis le début des années 2000, une société japonaise propose des vêtements en soie dont il est retiré la principale protéine-allergène...restent les autres !
3°piège, les lave-linge
Ils ne rincent pas complètement…et on se retrouve avec d’authentiques plaques rouges qui démangent.
Un dernier rinçage est vivement conseillé pour les vêtements en contact direct avec la peau.
Il est facile de vérifier la qualité du rinçage en plongeant dans une cuvette d'eau chaude un tee-shirt qui sort du lave-linge.
Penser aussi aux taies d'oreillers et aux draps.
4°piège, l’environnement.
Un fumeur dans notre logement, au travail…c’est la chronicité inflammatoire garantie.
Une couverture toute poussiéreuse…et c’est reparti !
Une serviette de bain posée dans l’herbe sèche…et on se gratte.
(prendre un tapis de bain + une serviette qui ne servira qu’au séchage).
Les vêtements qui traînent par terre sont tout plein de poussières contaminées.
5°piège
Les petits plats épicés, les spécialités exotiques, les vins, les fromages fermentés…et hop, on se retrouve rouge, à bout de souffle, et en train de se gratter…
6°piège
Le sport intensif… “ mais ça me fait un bien fou, ça me détend… ”.
La tête va mieux, mais le corps est en feu.
7°piège
La salle de classe surchauffée et pas aérée (aïe aussi bien pour l’enfant atopique que pour le prof. atopique)
8°piège
Le compartiment du TGV avec les toutous et minous pendant de longues heures…l’arrivée n’est pas très heureuse, la nuit non plus, et le lendemain encore moins…mais ça passe…
9°piège
Les médicaments et les plantes qui actionnent notre système immunitaire dans le mauvais sens, celui des infections bactériennes et des allergènes qui nous entourent.
Ben oui, si on se sait atopique, on aura intérêt à ne pas programmer de voyage vers les pays nécessitant la prise d’antipaludéens (type Nivaquine)
Si on a des rhumatismes, des céphalées : attention à l’Ibuprofène (action immunosuppressive) par extension attention à tous les AINS.
L’influence des médications immunosuppressives sur les tolérances d’un atopique est une réalité : il y a passage de la sensibilisation à l’allergie.
Cependant, nous ne connaissons pas d’équipes scientifiques qui travaillent sur ce sujet.
Attention aux antibiotiques immunosuppresseurs (Métronidazole) et aux anti-mycosiques de la famille des imidazolés.
Chez l'atopique, le risque est le maintient de l'infection et l'activation de la balance immunitaire au profit des Th2, donc des allergies environnementales, donc des symptômes atopiques.
10°piège
Penser correctement l'allergie.
* Les tests : on ne fait pas un diagnostic d'allergie sur le résultat de prick-tests ou de recherches biologiques (voir chapitre Pile et Face-Le système immunitaire).
* Les tests peuvent être de faux positifs ou de faux négatifs.
* On ne fait jamais une DA par une allergie à un seul allergène (excepté l’APLV du nourrisson).
* La vraie désensibilisation, c'est l'évitement. L'évitement met le système immunitaire (SI) en situation d'épargne. L'évitement ne pouvant être total, le SI apprend à "supporter" sagement le peu qu'il rencontre. C’est l’acquisition de la « tolérance ».
* On n'empile pas les situations allergisantes, ni les situations irritantes.
* En période de grande fatigue, on se souvient que les Th2 sont prompts à prendre le pouvoir dès qu'on les sollicite par un environnement ou une activité à risque (stage-poney, rando à cheval, galipettes dans le foin, séjour chez des propriétaires de chat ou de chien...).
Contrairement à ce qui est dit, les acariens n’envahissent pas nos logements et notre literie. Il faut faire le ménage, ne pas laisser traîner les vêtements dans l’herbe ni dans les lieux poussiéreux. Les acariens se voient avec une loupe simple.
11°piège
Confusion entre Dermatite Atopique et Dermite séborrhéique
Ces deux pathologies sont différentes.
La dermatite atopique est une maladie du système immunitaire.
La dermite séborrhéique est une inflammation sous l’influence d’une levure normale de la peau dont le développement est devenu pathogène : le Malassezia furfur et plus rarement autres Malassezias.
Les lésions sont différentes, les ressentis sont différents, les zones de prédilection sont différentes, les prises en charge et traitements sont différents.
On ne guérit pas d’une colonisation Malassezia. Après une rémission médicamenteuse, on veille à ne pas favoriser le retour pathologique du Mf.
Contrairement aux poussées de dermatite atopique, les poussées à Malassezia ne sont pas dépendantes des allergènes de l’atopie (ni d’allergènes de contact).
Une prédisposition familiale favorise la venue d’une dermite séborrhéique. Elle est influencée également par l’utilisation de produits gras.
12°piège
L’obscurantisme, les freins à la connaissance, les intérêts de groupes.
Si un psy vous dit que quand on aime les animaux, on ne peut pas y être allergique, c’est de l’obscurantisme.
Si un spécialiste affirme “qu’à part le dermocorticoïde, il n’y a rien à faire de plus pour le petit atopique, parce qu’il est né comme ça…”, c’est à la fois un frein à la connaissance, et un discours pour l’intérêt du groupe (lui semble-t-il).
Si un bruit court qu’une trace de cacahuète peut provoquer un choc anaphylactique…cherchez en l’intérêt.
Si vous entendez ou que vous lisez que “l’allaitement ne protège pas des allergies”…derrière il y a un frein à la connaissance, des intérêts de groupes et des intérêts d’entreprises.
Haut de page